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Chapitre 4 : Derrière le code vert

D'accord... Je crois qu'il est temps que je l'admette.

Je sais, je sais, je n'en ai pas parlé dans le premier chapitre.

Mais oui, j'étais l'un de ces enfants. Ceux qui se cachent dans les sections "hacking" des forums.

J'avais un faible pour ces forums de "hacking" à l'allure peu reluisante. Vous savez, ceux où l'interface utilisateur est sombre, où les noms d'utilisateur comportent beaucoup trop de x et où les tutoriels commencent par "à des fins éducatives uniquement". Je ne cassais rien, je me contentais de rôder.... J'avais l'impression de faire partie des enfants cool en ligne. Et soyons honnêtes, les médias n'ont pas aidé. Les émissions de télévision faisaient passer les hackers pour des génies en sweat à capuche, sauvant (ou détruisant) le monde avec six lignes de code. Je me suis laissé séduire. J'aimais l'ambiance. Le mystère. Le pouvoir. Même si la plupart du temps, je ne faisais que cliquer sur des liens douteux, me demandant si j'étais en train d'apprendre... ou si je n'étais qu'à un clic de faire disjoncter mon vieil ordinateur portable.

Mais plus j'avançais, plus quelque chose changeait. Ce qui me semblait "cool" au départ a commencé à me sembler... bizarre. Derrière les noms d'utilisateur et les codes verts, on commençait à voir ce qui était vraiment affecté : les gens. De vrais utilisateurs. Leurs données. Leur confiance. Et soudain, le "piratage" n'a plus semblé rebelle, mais téméraire.

C'est à ce moment-là que j'ai changé de camp. Je suis passé de la recherche de l'amusement à la protection de ce qui compte. De l'imitation des jeunes branchés à la redéfinition de ce que signifie être branché. Car soyons réalistes : la vraie flexibilité ne consiste pas à contourner le système. Il s'agit de le comprendre suffisamment pour protéger les autres du mal.

C'est à ce moment-là que j'ai eu le déclic pour la cybersécurité. Il ne s'agissait pas d'un titre de poste, mais d'un état d'esprit. Il ne s'agissait pas de verrouiller les choses, mais de créer des espaces auxquels les gens pouvaient faire confiance. Il s'agissait de défendre l'utilisateur, même lorsqu'il ne savait pas qu'il en avait besoin. Et oui... peut-être que cela fait de moi l'un des nouveaux "cool kids" maintenant.

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